[FACIL] Fwd: [CivicAccess-discuss] "French Gendarmerie: "Open source desktop lowers TCO by 40%""

Yves Moisan ymoisan at videotron.ca
Mer 9 Oct 12:49:47 EDT 2013


Le 2013-10-09 07:59, Mathieu Gauthier-Pilote a écrit :
> Dans la bouche de bien des gens, «économie sociale» est tout autant un
> «buzzword» que «développement durable». C'est souvent l'histoire des
> mots lorsque les idées qu'ils véhiculent rejoignent enfin le grand
> public : des gens de marketing et de comm. commencent alors à s'en
> servir et en pervertissent / détournent le sens. Après les opportunistes
> d'affaires, viennent les opportunistes politiques, qui veulent parler un
> langage qui les fera passer pour des gens bien informés, au fait des
> dernières tendances.
J'aime bien cette analyse.  Je profite de cette heure de dîner pour 
préciser ma pensée.  Dans "développement durable", il y a une chose 
fondamentale à mes yeux : la minimisation de l'entropie, du travail 
inutile (non les physiciens ne commentez pas ;-)).  Quand on crée 
quelque chose, du logiciel par exemple, on *travaille* au sens où on 
brûle de l'énergie à se concentrer, à taper sur un clavier, à discuter 
avec des gens, etc..  Ce travail, il peut être comptabilisé.  C'est de 
l'énergie.  Physique 101 : le travail s'exprime en Joules**.  Quand on a 
terminé un logiciel et qu'on a donc intégré le travail de tout un 
chacun, on a la quantité d'énergie globale qui a été nécessaire à la 
production dudit logiciel.  Idéalement, on voudrait que chaque Joule 
d'énergie soit utile.  La vie nous enseigne que ce n'est pas le cas, pas 
plus qu'une ampoule électrique ne réussit à harnacher toute l'énergie 
qui lui est fournie en énergie lumineuse (quoique en fonction du type 
d'ampoule l'efficacité de la conversion énergétique est très variable).  
Quoiqu'il en soit, à un moment donné dans la vie d'un logiciel, on peut 
connaître la quantité totale de travail qui a été nécessaire à sa 
production et son entretien.

Mon obsession comme citoyen, c'est que le travail qui a été fait pour la 
production d'un logiciel X -- indépendamment de l'efficacité dudit 
travail -- soit utilisable directement avec le minimum de travail 
supplémentaire.  La mutualisation des efforts vise exactement à 
minimiser cette quantité de travail supplémentaire. Tout ce qui rajoute 
de la complexité à l'implantation d'un logiciel libre, c'est l'entropie 
dont je parle : c'est l'argent exigé par un éditeur logiciel, par le 
détenteur d'un brevet, par la conversion à des formats de données 
ouverts, etc. (parce que nécessairement l'argent, on le gagne en 
déployant du travail ...)  @Simon : pour cette raison je ne suis pas 
d'accord avec ton affirmation qu'il "y a généralement peu de raisons qui 
empêchent de faire du développement durable en utilisant des logiciels 
propriétaires".

Bref, peu importe l'angle choisi (durable, social, solidaire, 
environnemental, etc.), l'idée de minimiser la quantité de travail me 
semble être l'expression la plus "basique" de ce à quoi les gens sur 
cette liste -- et les gens sur les listes d'écologie, d'environnement, 
etc. -- aspirent.  Vous auriez tous dû venir à la présentation de Moglen 
à Sherbrooke le 21 septembre dernier ;-).

** ohloh quantifie le travail en années-personnes; l'unité n'est pas si 
importante,car on comprend l'idée


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