[FACIL] le-bitcoin-est-une-monnaie-de-casino-qui-profite-a-des-manipulateurs-incontroles

Yves Moisan ymoisan at videotron.ca
Mar 10 Déc 12:48:04 EST 2013


>  MAIS c'est autre chose de s'en servir pour faire la promotion du 
> libertarisme.
Par le plus pur des hasards, voici ce que j'ai lu hier soir dans un 
bouquin que je traîne depuis trop longtemps 
(http://www.amazon.fr/d%C3%A9mocratie-sans-lEtat-gouvernement-complexes/dp/2082131335), 
pp. 204-205 :

"Le néoconservatisme a utilisé la formule 'moins d'État' pour renforcer 
la politique.  Il s'agissait non seulement pour lui d'affaiblir 
l'État-providence mais de supprimer ces structures et instances de 
médiation dont la fonction était de rendre possibles les négociations et 
les compromis.  Cette vision simpliste de la société la réduisait à un 
milieu transparent où s'articulent les intérêts et où se déploie la 
relation entre les individus et le pouvoir politique.  Mais dans la 
réalité d'une société hautement complexe et fonctionnellement 
différenciée, l'axiome d'une relation immédiate entre l'individu et 
l'État est désormais obsolète.  Ce qui donne leur visage propre à nos 
sociétés et les distingue d'une simple agrégation d'individus est 
l'existence de biens collectifs, d'opportunités et de risques communs.  
Cet élargissement par rapport à la sphère individuelle a pris énormément 
d'importance dans les sociétés complexes ... Dans la tradition de la 
théorie des systèmes, on appelait *propriétés émergentes* ces phénomènes 
-- par exemple les droits collectifs, qui ne se laissent pas réduire aux 
propriétés des membres ou éléments du système -- qui apparaissent au 
cours d'un processus.  L'ensemble de ces propriétés émergentes dans les 
sociétés développées est ce qui interdit de fonder le projet politique 
sur les seuls droits individuels.  C'est pourquoi une théorie de l'État 
qui ne prend pas en compte ces nouvelles réalités ne peut même pas, 
aujourd'hui, se présenter comme défendant les droits individuels."

À noter que cette citation vient d'un livre intitulé "La démocratie sans 
l'État - Essai sur le gouvernement des sociétés complexes" écrit en 2002 
par un professeur de philosophie espagnol.  Certes, avec un titre 
pareil, l'auteur remet en question le rôle de l'État tel qu'on le 
conçoit dans nos sociétés modernes, mais la chose à retenir pour moi, 
c'est qu'il n'y a pas d'individus sans société, comme il n'y a pas 
d'arbres sans substrat minéral.  Je pourrais m'étendre longtemps, dans 
un article de blogue peut-être, mais je voulais simplement vous 
soumettre ceci et vous dire du même souffle que ce qui me rejoint dans 
le libre c'est, comme pour plusieurs participants à cette liste, 
l'aspect collectif/service public/bien commun.

YvesM



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