[Facil] Comparatif avec produits propriétaires

Christian Aubry christian at aubry.com
Mer 22 Mar 21:28:17 EST 2006


marco a écrit :
> exponentielle. Alors je me suis dit que si je voulais "utiliser" un
> ordinateur, je devais apprendre à m'en servir. Comprendre vraiment
> comment ça fonctionne.

Si j'avais plus de talent et de temps à consacrer, j'aimerais aussi 
aller au bout de cet apprentissage et j'y arriverai probablement un peu 
plus chaque jour, chaque mois et chaque année. Je doute cependant que la 
moitié du dixième des gens que je croise dans la vie de tous les jours 
aient le goût de se donner cette peine. Oui ou non?

Si j'ai raison, dois-je en conclure que l'informatique libre est un 
sport technologique extrême réservée à une élite supérieurement avisée? 
Ce serait bien dommage, mais je ne le crois pas.

> Le problème est de bien comprendre la réthorique de ceux qui voudrait
> tout contrôler sur nos machines et dans nos cervelles. Je suis
> profondément coinvaincu que si tu attires des gens auprès des systèmes
> libres en les faisant mirroiter Le coût, la qualité, la flexibilité, la
> disponibilité, tu as 2 chances sur trois de les perdre face arguments
> marketting du camps adverse qui a interêt à faire croire que la
> propriété des idée est quelque chose de NATUREL.

Je ne le crois pas, Marc. À moins d'avoir un intérêt direct dans le 
système de propriété intellectuelle, j'ai le sentiment que les gens 
ordinaires peuvent tout à fait comprendre la logique de "tout travail 
mérite salaire" != "toute idée mérite rente à vie".

Reste à leur prouver que l'informatique libre est non seulement 
vertueuse, mais aussi efficace, porteuse de solutions concrètes pour 
eux. Leur engagement moral massif ne pourra être acquis qu'à ce prix. Et 
même là, je suis persuadé que l'immense majorité choisira les solutions 
au coup par coup, un peu de propriétaire par-ci, un peu de libre par-là.

L'essentiel, ce qui ne doit pas être remis en question, c'est que les 
alternatives existent, que le libre s'épanouisse, que l'économie sociale 
et les administrations citoyennes y aient le plus large accès possible 
et que les solutions propriétaires passent par des normes ouvertes qui 
favorisent leur coexistence avec le libre.

Dans ton refus absolu des solutions propriétaires, tu sembles mettre 
dans le même panier les méga-éditeurs comme Adobe ou Microsoft et les 
petits éditeurs de shareware. Personnellement, propriétaire ou pas, j'ai 
beaucoup de respect pour leur travail. J'apprécie ces petites solutions 
sur mesure, à bas prix, qui s'inscrivent comme des alternatives 
crédibles et abordables à la grosse artillerie, dans mille situations 
quotidiennes.

> Et comment connait-on si bien l'audience ?
> Parce qu'on les a fomé. Parce qu'on sait qu'on la forme à ne pas
> s'interresser à ces problèmes.

C'est une opinion et tu as probablement un peu raison. Le problème, 
c'est que le "on", c'est un peu tout le monde. L'homme est un loup pour 
l'homme, cela ne veut pas seulement dire que certains hommes en 
exploitent d'autres, mais aussi que l'homme s'exploite lui-même.

> Je pense que c'est très important pour l'audience. Que "l'audience"
> n'attend que ça. Je pense que "l'audience" n'a jamais manifesté le refus
> de ces critères et je pense enfin que "l'audience" devrait être
> consultée un peu plus souvent sur des sujet compliqués. :))

Pour que la consultation soit positive, il faudrait que l'audience sache 
de quoi l'on parle. Pour qu'elle le sache, il faudrait qu'elle puisse 
utiliser l'outil de façon satisfaisante. Cela commencerait par le 
bureau, l'école, la bibliothèque, puis, éventuellement, cela pourrait 
arriver à la maison -- grâce aux avancées réalisées au bureau, à l'école 
et à la bibliothèque.

Or, cela n'arrivera pas si l'on adopte un ton rigide, suprématiste, 
cassant, doctrinal à l'égard de ceux qui n'ont pas encore tout compris, 
tout vécu, tout réussi.

> Merci beaucoup. J'espère que je ne suis pas désagréable dans ma réponse.
> Ce ne sont que des confrontations d'opinions et des manières de voir.
> Très utile si nous voulons savoir quoi faire ensemble. Non ?

Absolument. Je te remercie de faire valoir tes opinions, c'est très 
important. D'un autre côté, nous (et je m'inclue dans ce nous) devons 
veiller à cultiver la civilité et le respect qui permet de tirer des 
enseignements positifs de la confrontation des idées. Ça aussi, ce n'est 
pas une question de principe, mais d'efficacité.

Beaucoup de gens, dans les bureaux et les chaumières, perçoivent la 
communauté du libre comme une "gauche" technologique radicale et 
intransigeante. Cela n'aide vraiment pas à faire avancer "la cause".

Ami Calmant,
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